Restitution de véhicule

Comme il avait été convenu la veille Cyprien ramena la voiture de Rose, il gara le véhicule à proximité du Moulin Rouge et se dirigea vers le cabaret.

Il avait à peine 5 minutes d'avance, c'était peu mais pour lui c'était très bien. Très souvent c'était seulement au dernier moment qu'il arrivait à ses rendez-vous.Cependant, la danseuse lui avait demandé de ne pas être en retard, il pouvait bien faire cela... Il s'avança vers l'entrée et reconnu le petit homme de la veille, finalement il hésitait à lui rendre les clés et s'en aller pour vaquer à d'autres occupations, mais se serait vraiment impoli de sa part.

D'ailleurs il chassa bien vite cette idée de sa tête. Il avança derrière d'autres personnes et lorsqu'il fût à hauteur de l'homme, le salua.

"Bonsoir, je ne voudrais pas vous déranger dans votre travail, mais je voulais vous avertir que j'ai comme convenu ramené la voiture de Rose."
Affichant un sourire poli il tendit les clés au petit homme. "Je l'ai garé juste un peu plus haut dans la rue."

De là où il était Cyprien pouvait apercevoir l'intérieur du Moulin Rouge, il ne fût pas surpris du monde qui s'y trouvait, c'était un des endroits à la mode surtout pour les nobles friant par le genre de divertissement qu'offrait le cabaret...

Rose avait passé une mauvaise nuit à faire des cauchemars, ruminant la perte de Philibert ainsi que ses mésaventures de la veille. Aussi, dès le matin, elle fut d’une humeur exécrable, criant plus qu’à son habitude et refusant toutes les propositions qu’on lui fit. Son pied ne lui faisait guère mal et ne l’empêcha pas, fort heureusement, de pouvoir répéter le spectacle en bonne et due forme.

Ce soir-là, elle était fatiguée, et son humeur ne s’était pas arrangée. Habillée de son costume de scène, une robe dorée éclatante qui halait son teint, et coiffée de fleurs de lys, elle avait fait les cents pas dans sa loge, se demandant si Cyprien viendrait, s’il y aurait du monde, si elle parviendrait à faire son numéro. En somme, elle stressait, comme avant chaque entrée en scène. Lorsqu’elle fut avertie de l’arrivée de Cyprien, elle ressentit à la fois du soulagement, et un plus grand stress. Sortant à sa rencontre elle enfila un peignoir de soie d’un rouge vif aux broderies orientales, et sortit dehors en se cachant le visage pour éviter d’être assaillie par la foule. Elle réussit tant bien que mal à rejoindre Cyprien.

« Vous êtes venu » déclara t-elle en soupirant. « Je n’y croyais plus, Monticourt, vous devez bien savoir qu’on ne fait pas attendre les femmes ainsi. »

Elle le regarda, il avait toujours autant de classe et de prestance.

« Il y’a beaucoup de monde, venez avec moi, je vais vous faire entrer par la porte de service »

Sans cérémonie, elle lui prit la main et l’entraîna derrière elle en contournant la foule amassée devant les portes du Moulin et ils pénétrèrent dans l’établissement. En cet endroit, tout était en effervescence, les danseuses finissaient de s’habiller ou de se maquiller, les impresario couraient à droites à gauche, les couturières s’affairaient pour les retouches de dernière minutes. Rose réussit à éviter les employé sinon, elle se serait fait accaparée pour qu’on fignole sa tenue. Elle entraîna Cyprien sous l’escalier.

« Ca va commencer dans peu de temps, je dois rester ici, mais vous trouverez facilement votre loge, vous êtes dans les premiers rangs en haut… »

Elle parlait vite pour se ménager, le cœur battant. Pourtant, elle avait fait ça des tas de fois, mais le sentiment de peur était toujours le même.

La foule était dense Cyprien attendait de pouvoir entrer à son tour, il observait les gens quelques visages ne lui était pas inconnu certains étaient des clients, d'autres des personnalités de la finance ou de la fraude...L'un n'allant bien souvent pas sans l'autre. Il soupira, songeant que la foule était sans doute une des raisons pour laquelle il n'avait encore jamais assisté à une représentation dans le cabaret outre le fait qu'il préfèrait faire de petites visites nocturne aux domiciles de ceux qui s'absentaient.

Il fût sortit de ses pensées par une femme habillé d'un peignoir rouge vif, qui se révela être Rose elle même. Il ne fût guère étonné qu'elle lui reproche d'être arrivé il y'a peu de temps. Lui adressant un sourire en coin il s'adressa à elle d'un ton poli.

"Je ne suis pas en avance...Mais je suis à l'heure, j'ai suivit votre recommandation."

Cyprien n'eut pas le temps d'ajouter autre chose que la jeune femme lui prit la main pour l'entrainer vers la porte de service, il la suivit n'ayant de toute façon pas d'autres choix. Ils entrèrent dans le Moulin, des gens couraient de tout les côtés, les dernières minutes avant un spetacle étaient donc si agités... Le jeune homme pensa que le stress avant une entrée en scène devait être tout aussi grisant que celui qu'il éprouvait au moment de dérober une oeuvre d'art, finalement il était un peu artiste lui aussi, cette pensée le fit sourire.

Rose l'emmena jusqu'à un escalier, il pouvait ressentir le stress de la danseuse et à voir le monde qui venait assister au spectacle il comprenait parfaitement cet état. Ils avaient un point commun, le faux pas leur étaient interdit. Elle lui indiqua que sa place se trouvait en haut dans les premiers rangs.

"Je vous remercie..." Il lui adressa un large sourire, déposa un baiser sur la main de la jeune femme et en la regardant droit dans les yeux lui souhaita bon courage.
Cyprien relacha sa main et se dirigea vers l'escalier pour monter jusqu'à sa place.

Rose le laissa s’éloigner, le regardant d’une lueur étrange et avide. Ce soir, elle danserait pour tous ceux qui, fascinés, porteraient vers elle leur regards émerveillés, plein de paillettes, de désirs et de joie. Il l’écouteraient chanter tous ces titres, populaires ou non, de sa voix tantôt cristalline, tantôt rauque et cassée. Un ovation, comme chaque soir, pour la star du Moulin et ses danseuses, ses acrobates, ces chœurs…

Le spectacle se déroula parfaitement bien, et un triomphe l’attendit en toute fin. Dans sa condescendance, elle avait daigné se montrer brièvement un dernière fois avant de monter dans sa loge, épuisée. Elle s’était assise en travers sur le sofa, la pliures de ses genoux dans l’accoudoir, laissant impudiquement une cuisse dénudée, et nullement enfermée dans un bas de soie. Habituellement, elle recevait un gentleman à cette heure, qui la flattait, lui offrait des présents somptueux. Certaines fois, elle leur donnait ce qu’ils voulaient, son corps. Mais tout dépendait du porte-monnaie de son visiteur.

Soupirant, elle porta une coupe de vin à ses lèvres. Elle n’avait pas la tête à recevoir. Mais elle le devrait néanmoins. Oh, et puis non. Elle se leva, et interpella Oliver, qui accrourut aussitôt vers elle.

« Qu’on me laisse tranquille, ce soir, je ne suis pas d’humeur à recevoir de la compagnie. » déclara t-elle.

Oliver, embarrassé, opina du chef, et obéit. Après tout, si elle ne voulait pas recevoir pour ne pas avoir plus d’argent, c’était son désir. Mais cela était dommage, quant on songeait à la file de messieurs qui avaient attendus en bas de l’escalier en attendant qu’elle fasse son choix. Oliver les renvoya tous chez eux. Certains grognèrent, et il sen fallut de peu pour qu’un bagarre éclate.

Seule, Rose, s’allongea dans son lit. Soudain, elle releva la tête. Zut, Cyprien ! Elle espéra qu’il aurait eut le bon sens de ne pas se décourager face aux ordres de Rose. Elle tenta de garder les eux ouverts, mais, petit à petits, ils se fermèrent.

Lorsqu'il fût installé à sa place, Cyprien n'eut pas à attendre longtemps avant que le spectacle ne commence. Il se laissa absorber par la représentation et ne vit pas le temps passer, il comprenait mieux à présent l'interet que pouvait suciter ce genre de distraction et s'avoua même avoir passé un bon moment. Rose avait démontré qu'elle était une artiste à part entière.

A la fin du spectacle, alors qu'il allait s'en aller il pensa qu'il serait plus poli de remercier la jeune femme pour son invitation, il hésita un instant...Finalement il fit demi-tour, Cyprien assista alors à une situation plutôt drôle pour lui une foule d'hommes attendait en bas d'un escalier esperant surement un entretient avec Rose. Il s'adossa à un mur et observa la scène avec un sourire amusé.
Et il ne fût pas déçu, Olivier apparu et lorsqu'il annonça que la jeune femme ne souhaitait voir personne un brouhaha de protestation s'éleva, la situation commença à s'envenimer mais finalement tout ces hommes repartirent en pestant de colère. Comme ils étaient pathétiques...

Une idée lui vint, il quitta sa veste et son chapeau qu'il déposa dans un coin et remonta les manches de sa chemise, comme ça il se fondait parfaitement dans la masse d'employer qui s'affraient à remettre un peu d'ordre. Discrètement, il prit un plateau et un verre qu'il remplis d'eau... Si en montant quelqu'un lui demandait ce qu'il avait l'intention de faire il pourrait ainsi faire croire qu'il ne fesait que se charger d'apporter à boire.

Cyprien essaya néanmoins d'être le plus discret possible, après tout c'était un peu son métier de s'infiltrer où bon lui semble... Il arriva dans un couloir et tomba directement sur la loge de Rose. Mais après tout cela était peut être un peu ridicule? Non, il se devait de la remercier c'était la moindre des choses lorsqu'on est bien élevé.
Il frappa à la porte, comme n'importe quel employé l'aurait fait, attendant sagement qu'on vienne lui ouvrir.

Elle dormait, somnolait, plutôt. Ses membre engourdis par le spectacle, sa voix fatiguée, elle songeait qu'elle était bien, dans son lit, et n'avait pas la moinde envie de bouger. Ni celle de se déshabiller, d'enlever son maquillage de scène pour entrer dans ses draps de satin. Si cela ne tenait qu'à elle, elle resterait bien milles ans ainsi. Mais on toqua à la porte, dérengeant son repos bien mérité.

"J'avais dit qu'on ne devait me déranger sous aucun prétexte" lança t-elle de sa voix étouffée dans ses oreillers.

Elle soupira, excédée. Ne se ferait-elle jamais écouter, au Moulin ? Ne respectera t-on jamais son repos ? Elle leva le tête, emergeant de sa torpeur. Qui cela pouvait-il bien être ? La curiosité fut plus prompte que sa fatigue.

"Entrez, c'est ouvert" fit-elle sur un ton las.

Elle se redressa dans son lit, échevelée. Elle n'était pas du tput présentable. Elle aurait voulut se regarder dans la glace pour s'inspecter et se résenter sous son meilleur jour, mais elle avait déjà lançé l'invitation. Elle replia ses jambes sous elle, montrant impudiquement ses cuisses et presque ses dessous. Elle avait déboutonné son décolleté pour mieux respirer à son aise, de sorte à ce que sa dentelle de crinoline soit bien visible. Mais cela, elle l'avait oublié. On aurat pu croire qu'elle attendait impatiemment un hommepour paser une nuit de délices.

Toujours planté derrière la porte Cyprien attendait...Il songeait à faire le chemin inverse et s'en aller, tant pis pour la politesse, mais maintenant qu'il était là à quoi bon encore changer d'avis.

Il entendit Rose se plaindre qu'elle avait demandé à ne pas être dérangé, or c'était exactement ce qu'il venait faire...
*Ils doivent pas rigoler tout les jours les employés...avec elle...*
Un sourire en coin se dessina sur son visage.
Allait-il insister? S'annoncer? Renoncer? Il hésitait, mais il fut coupé dans sa réfléxion par la voix de la jeune femme qui l'invitait à entrer.

Cyprien posa le plateau et garda seulement le verre d'eau à la main, ça pouvait toujours servir... Il ouvrit la porte et entra dans la pièce.
Il referma derrière lui, ne fesant pas tout de suite face à Rose.
"Désolé de vous déranger, mais mes bonnes manières ont eu raison de moi...Et elles m'ont poussés à venir vous remercier pour l'invitation, ainsi qu'à vous féliciter pour votre prestation."
Tout en disant cela il s'était retourné, voyant ainsi Rose dans une tenur pour le moins...improbable et quelque peu indécente. Enfin qu'est ce que la décence se demanda t'il.
Il afficha un sourire amusé "Peut-être que je tombe mal...?"

Il se retenait de rire, la situation n'était pas particulièrement drôle et pourtant il dû s'efforcer de rester sérieux...Surtout que la jeune femme aurait pu prendre cela pour une quelquonque moquerie ce qui n'était absolument pas le cas.
"Et bien...Je pense que mes bonnes manières me poussent désormais à vous souhaitez une bonne fin de soirée." Il avait dis cela sur un ton plus sérieux, néanmoins le sourire sur son visage et la lueur dans ces yeux avait quelque chose de provoquant.

A la plus grande surprise de Rose, ce fut Cyprien qui entra dans la pièce. Elle se figea en le voyant, incapable de réfléchir assez vite pour se lever et paraître à sa juste valeur. Elle se redressa finalement, toujours sur son lit, en le fixant, surprise et féline à la fois.

« Tien tien, Monticourt, je pensais que vous auriez quitté les lieux aussitôt après le spectacle » lança t-elle tout de go.

Elle avait commencé à reboutonne son chemisier, puis s’était stoppée net, songeant que c’était Cyprien qu’elle voulait avoir dans ses filets, et qu’il valait mieux rester tel quel. Elle l’observa, les yeux dévoreurs, et étala ses longues jambes. Il sembla moqueur, elle s’en vexa, mais continua dans sa lancée. Il fallait bien qu’elle le séduise, après tout, pour obtenir son argent.

« Puisque vous êtes là, il est inutile de partir, maintenant. » déclara t-elle sans vraiment songer au double sens de son propos.

Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle ne rougit pas, mais haussa un sourcil et esquissa un sourire ravageur dont elle avait la recette. Elle se leva, et dans sa démarche sensuelle – vien qu’elle fut nu-pieds -, elle se dirigea vers lui, saisissant le verre d’eau pour en boire une gorgée.

« Eh bien, dois-je en conclure que vous avez forcé l’entrée pour m’atteindre ? Quel noble chevalier vous faites » fit-elle sur un ton moqueur et malicieux. « Passez par la fenêtre, la prochaine fois »

[ hrp : désolée si c'est court ]

Apparement l'effet de surprise avait réussi, cependant Rose réussi à se composer une attitude de circonstance. Elle lui fit remarquer qu'il aurait pu repartir àprès le spectacle et il songea plus judicieux de ne pas lui révèler que c'était ce qu'il avait eu l'intention de faire dans un premier temps.
"Et bien vous vous êtes trompez..." fit il remarquer en haussant les épaules, avec un sourire malicieux.

La jeune femme plus que consciente de ses atouts, en jouait...Mais Cyprien fesait preuve de sang froid et réussi à ne pas trop s'attarder sur son attitude et ses formes. Le jeu de la séduction était quelque chose de bien trop amusant pour qu'il ne cède aussi facilement... De plus, il connaissait les intentions de Rose et jouait en connaissance de cause.

Cyprien avait reculé et posé sa main sur la poigné de la porte s'apprètant à s'en aller mais il fut arrêter dans son élan. Ainsi, elle voulait qu'il reste...Soit, si c'était son choix.
"Si c'est là ce que vous voulez." Affirma t-il avec un ton poli, comme s'il se pliait à sa volonté. Il nota le double sens des paroles de Rose, mais resta de marbre face à son sourire.

Il lacha la poigné de la porte et avança de quelques pas, observant la pièce d'un coup d'oeil rapide. Rose se dirigea vers lui, et lui prit le verre d'eau. A sa remarque, il afficha un large sourire et s'adressa à elle avec un ton détaché.
"En réalité ce ne fût pas très difficile..." Passer par la fenêtre? Elle ne croyais pas si bien dire. Il reprit sur un ton plus mystérieux "Vous devriez faire attention, je pourrais vous prendre aux mots..." il afficha un sourire en coin.

Il soupira en regardant la dite fenêtre, et reposa son regard sur Rose "J'ai de la chance elle est relativement grande." lança t-il.
La taille de la fenêtre n'avait pas d'importance pour lui et il avait l'art de se glisser par des ouvertures bien moins grandes, mais il se devait de ne pas trop se révèler en se qui concerne ses talents.

« Mais j’y compte bien, Monticourt. Il n’y a rien de plus vivifiant qu’un soupirant qui gravit des montagnes pour sa belle…j’ai toujours apprécié l’esprit chevaleresque du Moyen-Age, c’est tellement peu courant de nos jours… » déclara t-elle avec ardeur.

Elle se dirigea vers la fenêtre qui offrait une vue imprenable sur les toits de Paris. Elle aimait bien, regarder ces vieilles tuiles défraîchies, ces cheminées fumantes, ces mansardes calcinées ou brisées. La vue était apaisante, et donnait des sentiments de grandeur.

« Comment avez-vous trouvé le spectacle ? » reprit-elle, lui tournant toujours le dos pour offrir sa magnifique chute de reins et ses fesses bombées et moulées dans sa robe de scène.

Rose tourna le regard vers lui, ardente et langoureuse à la fois. Quand allait-il enfin montrer un signe encourageant pour elle ? Quand cesserait-il ces politesses et ces salamalec inutiles ? Qu’il se montre entreprenant, que diable, ou elle se verrait dans l’obligation de jeter son dévolu sur un autre, qui l’apprécierait à sa juste valeur. Cyprien étaient seul avec elle dans sa chambre, et personne n’irait les déranger…une occasion rêvée qu’elle ne laisserait pas de fois se reproduire avec le même homme. Alors pourquoi se tenait-il si loin, et se comportait-il avec elle comme s’il s’en fichait ? Rose n’était pas patiente, et elle changeait souvent d’avis. Si il ne tentait rien, elle le renverrait affablement chez lui, et se trouverait un autre compagnon de nuits, maintenant qu’elle était parfaitement éveillée, et, elle devait l’avouer, un peu excitée.

Elle soupira, et reporta son attention au dehors. Combien d’hommes paieraient des sommes rocambolesques pour obtenir sa compagnie le temps d’une nuit ? Ou bien Cyprien avait un problème, ou bien il se moquait d’elle. Fronçant légèrement les sourcils, elle jeta une œillade en sa direction, avec une mauvaise sensation d’être tournée en ridicule. Oui, c’était cela. Il se jouait de Rose… Sans cérémonie, elle marcha jusqu’à son grand miroir ou étaient posés tous ses bijoux, ses brosses et ses fards. Elle s’y assis froidement, et ôta une à une ses boucles d’oreille. Elle peina à enlever son collier, le fermoir étant difficile.

« Pourriez-vous vous rendre utile et m’aider à détacher ce damné collier s’il vous plait ? » demanda t-elle, de mauvaise humeur.

Si le simple fait de passer par une fenêtre suscitait tant d'émotions que le disait Rose, Cyprien songea que c'était potentiellement une idée à mettre en oeuvre.
La jeune femme s'avança vers la fenêtre, lui tournant le dos Cyprien observa sa démarche, ses jambes...Il pouvait la détailler à sa guise et en toute discretion qui plus ai.

La question de Rose le tira de ses "pensées".
"C'était vraiment très bien, vous avez vraiment du talent." disant cela un sourire apparu sur son visage. "Je n'en avais pas douté, mais vous l'avez prouvé en tout cas."

Le petit jeu d'indifférence de Cyprien portait ses fruits, Rose sembla s'agacer...Peut être n'était-ce pas à cause de lui mais il était fort probable que son attitude soit la conséquence de son changement d'attitude. Pour une femme aussi convoité qu'elle, aucun signe de la part d'un homme devait être vexant...Son égo surdimmensionné devait surement s'en être offusqué.

Elle s'asseya devant un grand miroir et entreprit de retirer ses bijoux, elle ota ses boucles d'oreilles mais son collier semblait réticent. Rose demanda à Cyprien de l'aider sur un ton qui trahissait son humeur, il avait vu juste.
"Certainement..." Il se plaça derrière elle, le fermoir du collier ne résista même pas un quart de seconde à ses mains expertes.

Il effleura la nuque de la jeune femme de ses doigts et posa ses mains sur ses épaules.
"Vous êtes plutôt tendue..." déclara t-il d'une voix calme en regardant Rose par l'intermédiaire du miroir.

Elle ignora les compliments de Cyprien sur sa façon de jouer sur scène. C’était avant, qu’il fallait le dire pour qu’elle se confonde en propos modestes et timides. Elle haussa les épaules et ôta les épingles de ses cheveux qui cascadèrent comme une rivière déchaînée dans son dos, puis elle saisit sa brosse et se coiffa lentement, pour ne pas trop souffrir de ses nœuds. Il vint l’aider comme elle le lui avait si sèchement demandé, mais ne s’en émout plus, se contentant de remonter sa chevelure sur le haut de sa tête. Elle réprima son frisson, se concentrant sur son reflet dans le miroir, droite et froide.

Elle sentit les mains de Cyprien se poser sur ses épaules nues, et se demanda à quoi il jouait encore. Elle se raidit, mais ne dit rien, croisant le regard du jeune homme à travers le miroir.

« J’ai toutes les raisons d’être tendue, monsieur » déclara t-elle en appuyant sur le monsieur pour lui montrer qu’elle n’appréciait guère qu’il se moque d’elle.

S’il la voulait réellement, s’il ne jouait pas, il attendrait patiemment que l’irritation de Rose se calma. Si elle n’avait pas été aussi fière, elle se serait retournée vers lui et l’aurait embrassé pour enfin l’avoir. Mais non, c’était à lui que revenait cette tache désormais. Elle n’allait pas ramper comme une chienne à ses pieds pour obtenir ses faveur. Plus tôt, elle l’aurait fait, mais comme elle s’était rendue compte de l’indifférence de Cyprien, c’était à lui de chercher la réconciliation à ce duel silencieux.

Elle se leva avec une indifférence affectée, puis alla derrière le paravent pour ôter sa robe. On entendit un zip de fermeture éclair, puis des froissements de tissus, et finalement, elle posa sa robe sur le dessus. Attrapant un peignoir de soie noire, elle serra fort la ceinture, puis reparut.
Rose le regarda longuement, pensive, puis retourna à sa coiffeuse pour finir d’enlever ses bagues et ses bracelets.

Peut-être Cyprien avait il un peu trop abusé de l'indifférence...Rose était plus vexé que ce qu'il l'avait pensé, ça ne ferais que corcé un peu le jeu.
C'est lorsqu'elle affirma qu'elle avait toute les raison d'être tendue qu'il comprit, qu'il allait devoir se rattraper. Elle gagnait un point et l'obligeait à agir.

Rose se leva et partie se changer derrière le paravant en s'appliquant à bien l'ignorer, Cyprien soupira discrètement et observa un peu plus attentivement la pièce. Rien de bien interessant, il regarda les bijoux déposés sur la table où était assise Rose quelques instants plus tôt aucun ne l'inspirait et il ne voyait pas l'utilité de voler quelque chose ici.

La jeune femme réapparu dans un peignoir de soie noire, elle fixa son regard sur lui et il fit de même. Il songea que la situation ne pouvait pas continuer comme ça, en fait il s'en voulait de s'être trompé plus d'ailleur que le fait que Rose l'ignore mais tout cela était lié. Elle se rassit à sa coiffeuse toujours en l'ignorant, il s'approcha et posa sa main sur la sienne l'empêchant de continuer ce qu'elle était en train de faire. Le fait de devoir la regarder par le biais d'un miroir l'énervait, il la contraint à se lever en reculant toujours en tenant ses mains.
"Je préfère voir vos yeux directement en face des miens, plutôt que leur reflet." Affirma t-il avec un sourire.

Il se pencha vers son oreille et chuchota comme si il lui confiait un secret.
"Je crois savoir ce qui vous agace, il y a un imbécile qui se croit malin en vous ignorant...Vous. Peut-être aurait il dû vous dire que vous étiez magnifique dans cette robe tout à l'heure, que vous l'êtes également simplement vétu de ce peignoir. Non...vraiment quel idiot, il vous laisse croire que vous le laisser indifférent c'est très impoli de sa part..." Cyprien la regarda de nouveau dans les yeux fixa ces prunelles noisettes dans les yeux bleu de Rose il continua en chuchotant approchant de plus en plus ses lèvres des siennes "...Et ce doit être assé frustrant" ajouta t-il en déposant un baiser juste au coin des lèvres de la jeune femme.
Il se redressa et lui adressa un sourire charmeur "Bien entendu...Je peux me tromper." Soupira t-il.

Cyprien savait que le jeu était dangereux et qu'il pourrait se brûler les doigts...Mais tout cela était un peu comme voler une oeuvre d'art, tellement plaisant.

Elle fut stupéfaite de le voir enfin changer d’attitude. Sa rigidité fondit comme neige au soleil, et si elle demeura interdite, elle n’en pensa pas moins que Cyprien pouvait être tout à fait charmant s’il le voulait. Alors pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Elle ne le savait. Jetant un bref coup d’œil à leurs mains qui se touchaient, elle leva la tête vers lui, et se leva docilement, se laissant faire. Elle verrait bien ce qu’il allait dire, pour rattraper sa maladresse.
Elle lui fit face sans mot dire, réprimant encore un frisson lorsqu’il approcha sa tête de la sienne afin de lui murmurer des paroles.

« Vous trouvez aussi ? Croyez-vous que cet idiot réussira à se faire pardonner son impair ? » fit-elle en entrant dans le jeu.

Elle le regarda droit dans les yeux lorsqu’il s’approcha encore plus près. Voulait-il tout oublier par un simple baiser ? Rose coûtait plus cher, et elle était plus exigeante.

« Ce qui est le plus frustrant, c’est que cet idiot ne semble lui laisser qu’un simple avant-goût, et qu’il lui est dur de devoir rester sur sa faim… » murmura t-elle en laissant la phrase en suspend.

Elle s’entendit à ce qu’il lui fasse un vrai baiser, mais celui-ci ne fut que chaste et sans promesse d’avenir. Elle fronça légèrement les sourcils. Rose n’était pas une demoiselle, elle avait de l’expérience, et cet bref échange la laissa coite. Elle se sentait comme ces enfant à qui l’on prêtait un jouet une infime seconde, et qu’on le lui reprenait aussitôt pour le remettre sur l’étalage.

Sans répondre à sa dernière question, elle attrapa la main de Cyprien pour l’attirer à elle et l’embrassa avec l’ardeur d’une amante et la passion d’un épouse. Elle fut brusque, peut-être, mais tout à fait expérimentée. Lorsqu’elle se retira, elle balaya une mèche ébène qui tombait devant ses yeux.

« Là, ce n’est plus frustrant… » fit-elle avec un sourire. « Mais si vous, vous vous sentez frustré… » elle regarda la lit. " Je sais ce qui pourrait étancher votre soif »

Voilà qu’elle se montrait de nouveau plus entreprenante. IL avait fait le pas qu’elle avait désiré qu’il fasse, elle s’occuperait du reste si tout irait bien. Une manche de son peignoir tomba, dévoilant une épaule blanche et délicate. On commençait à apercevoir la broderie de son corset jaune pâle. Elle remonta son regard sur Cyprien.

Cyprien fût satisfait de voir que son rattrapage ne l'avait pas envoyé droit dans le mur, Rose était plutôt réceptive et entra dans le jeu. Visiblement, elle le pardonnait de son attitude. Elle évoqua la frustration qu'il provoquait, qu'il était difficile pour elle de rester sur sa faim et ça ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd...

Qu'il ne l'embrasse pas comme elle s'y attendait avait eu l'effet escompté, lorsque Rose l'embrassa avec passion il répondit à son baiser. A présent, elle avait délaissé sa mauvaise humeur et redevenait entreprenante.
Sous entendant, que c'était lui désormais qui était peut être frustré elle en profita pour lui faire comprendre ses intentions, bien qu'il les avait deviné depuis le début...Et même la veille déjà.
"Effectivement, c'est beaucoup moins léger comme avant goût." Répondit-il avec un sourire malicieux.

Ce qui lui plaisait dans tout cela c'est qu'il avait une grande partie des cartes en mains, peut être allait-il la rendre folle en la laissant sur sa faim ou alors il lui laisserait le contrôle? Non ça c'était impossible, un compromis entre ces deux idées serait parfait...

Une manche du peignoir de Rose tomba dévoilant son épaule...Non, non ça c'était trop facile. Il se rapprocha d'elle posa une main sur son cou et la descendit lentement jusqu'à son épaule effleurant sa peau du bout des doigts, il attrapa le tissu et le remonta jusqu'à sa position initiale, en souriant. Cyprien était conscient que se geste n'était surment pas ce qu'elle avait esconté et il prenait le risque d'une quelquonque réaction négative.

Rose resta figée lorsque Cyprien remonta son peignoir sur son épaule. Quoi ? Que faisait-il, là ? Il ne la voulait pas ? Fort bien. Il avait encore loupé une occasion, elle ne la lui redonnerait jamais. La jeune femme se dégagea vivement, le regard noir. Elle se sentait ridicule, et elle détestait ça par dessus tout. Il allait vite déguerpir de sa chambre et elle ne le reverrait plus jamais.

« Je suis lasse de vous et de vos jeux, Monticourt, laissez-moi seule, et il est inutile de revenir à l’avenir. Vous n’êtes pas le seul homme riche à ma portée » déclara t-elle en étouffant sa colère.

Elle s’éloigna de lui et se dirigea vers la porte de sa chambre. Attrapant la poignée, elle ouvrit l’issue et se planta juste à côté, majestueuse et irritée. Dieu, pourquoi, il avait l’air si bien…Rose s’en relèverait, comme toujours. Mais ce qui était le plus rageant, c’était qu’elle était tombé dans le piège à chaque fois comme une simple d’esprit, et que, surtout, pour une fois, elle n’avait pas été capitaine du navire. Or, elle ne partageait pas.

« Allez trouver une autre putain pour vos jeux tordus, je laisse volontiers ma place »

Elle laissa la porte ouverte, et se dirigea, sans regarder si Cyprien était toujours là ou non, ers une petite table sur laquelle du rhum et des verres en cristal étaient disposé. Elle s’en servit une bonne dose, dos à la sortie, et avala sa rasade rapidement.

Cyprien avait dépassé les bornes et il le comprit très vite, Rose lui lança un regard noir déclara qu'elle était lasse de son petit jeu et lui demanda de la laisser seule.
Elle eut même la politesse de lui ouvrir la porte. Un sourire se dessina sur son visage il l'avait mise hors d'elle, avait trop joué et peut être même perdu...Quoi qu'il ne savouait pas vaincu, il avait même une idée.

Cependant, lorsque qu'elle lui proposa d'aller trouver une autre putain il posa un regard sur elle.
"Je ne suis pas de ce genre là."

Elle s'éloigna de la porte et se servit un verre de rhum, Cyprien sortit et referma la porte derrière lui un large sourire aux lèvres.

Il courru rapidement dans l'escalier et sauta par dessus les dernières marches récupère sa veste et son chapeau et sortit sur la rue, il contourna le bâtiment et arriva devant une des façades du Moulin... Il leva les yeux, jugeant de la hauteur, jeta un coup d'oeil de part et d'autre de la rue pour vérifier que personne n'était là et il commença son ascenssion, qui ne fût pas très complexe grâce aux multiples corniches qui longeait le bâtiment.
En peu de temps, il arriva à hauteur de la fênetre de la chambre de Rose, celle-ci était fermé, Cyprien prit un clé et après quelques "bidouillage" la fenêtre s'ouvrit. Il s'asseya sur le rebord.
"Je vous avait prévenu qu'il ne fallait pas me tenter...Je sais que vous ne voulez plus me voir, mais je suis du genre têtu et borné." déclara t'il calmement.

Une fois seule, Rose se détendit et se resservit un autre verre. Elle alla dans l’antichambre ou se tenait une baignoire à pied et des seaux d’eau préalablement préparés pour qu’elle puisse prendre son bain à la fin du spectacle. C’était une baignoire spécialement conçue pour que deux personnes puissent y rentrer, mais ce soir-là, elle était seule. Et ce n’était pas pour lui déplaire. Elle traîna le broc jusqu’à sa chambre, et y rajouta des seaux d’eau chaude. Cela ne lui prit guère longtemps, tout avait été préparé à l’avance, et bien que l’eau avait refroidi depuis, elle n’en restait pas moins chaude. Il faudra juste ne pas qu’elle s’y attarde pour ne pas prendre froid. Elle détacha la ceinture de son peignoir et ôta avec empressement ses sous-vêtements qu’elle jeta négligemment à travers la pièce. La jeune femme entra dans son bain, poussant un soupir de contentement. Dieu que c’était bon, de se détendre ainsi, après une rude journée. Elle repensa à Cyprien, déçue qu’il n’insiste pas pour rester. Mais de toute manière, elle l’aurait renvoyé, ou aurait appelé Oliver. Elle ne voulait plus rien à faire avec cet homme. Elle s’en trouverait bien un autre, ou irait voir Philibert, pour qu’il la reprenne. Elle n’en doutait pas une seule seconde, mais Monticourt lui avait bien plu. Dommage qu’il se soit montré aussi peu intéressé. Mais elle n’était pas femme à regretter, un de perdu, dix de retrouvé, pensait-elle souvent. Elle fut interrompu dans ses songes par un cliquetis en direction de sa fenêtre. Elle ouvrit les yeux, et vit Cyprien apparaître, traversant l’embrasure de l’ouverture et pénétrer dans sa chambre. Elle se redressa vivement, cachant sa poitrine, les yeux pleins d’éclair.

« Que faites-vous ici ! » fulmina t-elle. [b]« Vous n’avez pas le droit, partez ! »[/b]

Elle replongea un peu plus dans l’eau pour immerger son corps entier, sauf sa tête. La transparence de l’eau ne la dissimulait guère, alors elle garda les bras croisés et les jambes repliées sur elle-même.

« Je vous avais dit que je ne voulais plus vous revoir ! » reprit-elle. « Je vais appeler Oliver… »

Alors qu'il entrait dans la chambre, Cyprien remarqua qu'il arrivait peut-être au mauvais moment, Rose prenait un bain. D'ailleur elle eut l'air très surprise de le voir là et pas particulièrement ravie. Il n'avait pas le droit d'être là? C'est vrai...Mais les règles et lui ce n'étaient pas vraiment ça.
Elle essayait de se dissimuler dans l'eau transparente, c'était un peu paradoxal mais par politesse il se retourna.

Rose précisa encore une fois qu'elle ne voulait plus le voir et le menaça d'appeler Oliver...Quelle menace dissuassive, s'il se rappelait bien c'était un petit homme plutôt gringalet et complètement dénué d'autorité.
Un sourire s'étira sur son visage, mais elle ne le vit pas puisqu'il était de dos.
"Prevenez le de faire changer vos fenêtres surtout, elles ne sont pas très sûr..." Affirma t-il d'un ton sérieux

Il recula de quelques pas, toujours sans la regarder se rapprochant de la baignoire à reculons, de plus en plus, il jeta un coup d'oeil furtif pour juger la distance qu'il restait, fit mine de perdre l'équilibre en heurtant le bord et tomba dans l'eau. Prenant un air faussement désolé, il lui adressa un léger sourire.
"Je pourrais toujours vous accuser d'avoir voulu me noyer..."
A présent il était trempé il se redressa et s'assit sur le rebord de la baignoire.
"L'eau n'est pas bien chaude quand même" dit-il e décollant un peu sa chemise de ses épaules.

« Ne me tentez pas » susurra t-elle, lorsqu’il évoqua qu’elle pourrait le noyer.

Pour qui se prenait-il donc, à entrer ici sans y avoir été invité, et de la plus provocantes des façon ? Rose ne supportait pas son impertinence, et cette façon qu’il avait à plaisanter alors qu’elle était on ne peut plus sérieuse. Et ce qu’elle détestait par dessus tout, c’était son comportement, une fois indifférent, une fois accommodante. Elle supportait mal ces sautes d’humeur. D’autant plus lorsqu’elle en faisait les frais.

Elle se recroquevilla un peu plus dans son bain lorsqu’il s’assit sur le rebord du broc, et le regarda, mauvaise.

« Ce n’est pas votre problème, Monticourt. Vous, votre problème, c’est votre stupidité et votre incapacité à comprendre un traître mot de ce qu’on vous dit. Je déteste me répéter. Partez de cette chambre sur le champ, nous n’avons plus rien à faire ensemble, si tant était que nous avions une raisons pour cela ! » fit-elle en élevant la voix.

Elle commençait à avoir froid. De part le fait qu’elle ne voulait pas bouger en la présence de Cyprien, mais aussi parce que l’eau s’était rafraîchie plus vite que prévu. Elle le regarda, levant la tête vers lui. Que voulait-il donc, a se montrer si indifférent un instant, et à jouer les preux chevalier en grimpant à sa fenêtre comme si elle allait tomber directement dans ses bras ? Il était trop tard. Deux chance. Il avait eu deux chance, et il les avait gâchées toutes les deux.

« A quoi jouez-vous donc ? » lâcha t-elle. « Je ne suis pas une poupée que l’on peut manier à sa guise, je ne suis pas comme ces mijaurées des milieux que vous fréquentez, je ne fond pas devant ces genre de prouesses ridicules ! »

Comme elle n’allait pas attendre qu’il bouge, elle se leva, le défiant du regard. Tellement irréelle dans sa nudité de naïade, tellement hors de portée et inaccessible. Ce corps féminin, ce corps qui avait vu tellement d’hommes, qui avait forcé tant d’efforts. Les gouttes coulaient sur sa peau, scintillant sous la lumière des chandelles telles des larmes de cristal aux rayons d’un soleil étincelant, tombant dans l’eau refroidie du bain. Une effluve de patchouli arriva jusqu’aux nez de Rose. Les cheveux plaqués sur le long de son corps, collant à son cou de sylphide, eux aussi, dégoulinant d’eau. La jeune femme mis un pied hors du bain, puis un second, sans cesser de le regarder froidement, puis elle se dirigea vers son peignoir et se vêtit avec. D’un démarche naturellement langoureuse, elle marcha de ses pieds nus jusqu’à la fenêtre, ou elle alluma une cigarette. Recrachant la fumée au dehors, elle commença à essorer sa chevelure d’ébène. Rose n’avait plus envie de jouer, ni de séduire.

Cyprien essorais les manches de sa chemise comme il pouvait, avec ces bétises il était trempés à présent. Visiblement, Rose avait atteint le point de non retour de l'éxaspération sur son compte...Il n'avait pas agit comme elle l'avait prévu, surtout comme elle l'avait voulu et ça c'était la cause majeure de sa mauvaise humeur. Sans doute avait il trop joué, tant pis c'est qu'elle ne vallait pas tant le coup que ça. Trop capricieuse peut-être?

Elle insinua qu'il était stupide et qu'il n'écoutait rien, mais ça ce n'était pas faux...Si les yeux de Rose avaient été des revolvers, Cyprien serait déjà mort surment baignant dans une marre de sang, rien de très réjouissant en fait.
La jeune femme lui demanda à quoi il jouait, a la mettre hors d'elle ça c'était certains...Non en fait il lui résistait c'était pour ça qu'elle lui en voulait tout les autres ce jeteraient presque à ses pieds ou dépenseraient des sommes conséquentes pour passer la nuit avec elle...Mais pas lui et le vrai problème était là.

Cyprien soutint son regard avec un air sérieux et à ce moment précis il l'était, en fait dans ses propos elle l'avait un peu vexé comme si il courrait la mijauré...Il était entêté et trop jouer seulement.
Rose se leva et sortit de l'eau, il la regarda toujours du même regard sérieux, cependant dans sa tête il se réprimanda un peu d'avoir été trop loin dans la provocation...

Il se leva à son tour, essorant le bas de sa chemise, finalement il la déboutonna de toute façon il n'avait pas d'autre choix que de la retirer pour pouvoir l'essorer complètement. Tout en fesant cela il s'adressa à Rose d'un ton sérieux.
"Je devrais sans doute m'excuser pour mon comportement et d'avoir ne serait ce qu'un peu de respect pour les femmes...Sans doute aurais-je dû vous sauter dessus à la première occasion, comme beaucoup le font sans doute. J'ai toujours été trop joueur."

Il s'approcha de la fenêtre et essora sa chemise dont l'eau sortit et ruissela jusque sur la rue en bas. Il regarda Rose et reprit la parole
"Vous êtes belle quand vous êtes en colère..." Il marqua un temps d'arrêt et haussa les épaules "Oubliez ce que je viens de dire."

Cyprien essorais les manches de sa chemise comme il pouvait, avec ces bétises il était trempés à présent. Visiblement, Rose avait atteint le point de non retour de l'éxaspération sur son compte...Il n'avait pas agit comme elle l'avait prévu, surtout comme elle l'avait voulu et ça c'était la cause majeure de sa mauvaise humeur. Sans doute avait il trop joué, tant pis c'est qu'elle ne vallait pas tant le coup que ça. Trop capricieuse peut-être?

Elle insinua qu'il était stupide et qu'il n'écoutait rien, mais ça ce n'était pas faux...Si les yeux de Rose avaient été des revolvers, Cyprien serait déjà mort surment baignant dans une marre de sang, rien de très réjouissant en fait.
La jeune femme lui demanda à quoi il jouait, a la mettre hors d'elle ça c'était certains...Non en fait il lui résistait c'était pour ça qu'elle lui en voulait tout les autres ce jeteraient presque à ses pieds ou dépenseraient des sommes conséquentes pour passer la nuit avec elle...Mais pas lui et le vrai problème était là.

Cyprien soutint son regard avec un air sérieux et à ce moment précis il l'était, en fait dans ses propos elle l'avait un peu vexé comme si il courrait la mijauré...Il était entêté et trop jouer seulement.
Rose se leva et sortit de l'eau, il la regarda toujours du même regard sérieux, cependant dans sa tête il se réprimanda un peu d'avoir été trop loin dans la provocation...

Il se leva à son tour, essorant le bas de sa chemise, finalement il la déboutonna de toute façon il n'avait pas d'autre choix que de la retirer pour pouvoir l'essorer complètement. Tout en fesant cela il s'adressa à Rose d'un ton sérieux.
"Je devrais sans doute m'excuser pour mon comportement et d'avoir ne serait ce qu'un peu de respect pour les femmes...Sans doute aurais-je dû vous sauter dessus à la première occasion, comme beaucoup le font sans doute. J'ai toujours été trop joueur."

Il s'approcha de la fenêtre et essora sa chemise dont l'eau sortit et ruissela jusque sur la rue en bas. Il regarda Rose et reprit la parole
"Vous êtes belle quand vous êtes en colère..." Il marqua un temps d'arrêt et haussa les épaules "Oubliez ce que je viens de dire."

Elle le regarda enlever sa chemise et dévoiler son torse viril et bien bâtit. Il aurait été si agréable, de passer une main sur ces muscles saillants, sur cette peau d’homme. Et ce n’était parce qu’elle était en colère qu’elle ne pouvait pas apprécier le spectacle.

« Je crois qu’il est un peu tard pour des excuses » fit-elle, décidée à ne plus lui laisser la moindre chance. « Et je ne réclame pas qu’on me saute à la gorge pour m’accaparer, je souhaitais votre attention, Monticourt. Savez-vous à quel point il est vexant de ne pas se sentir désirée, lorsqu’on est une femme telle que moi ? Et à quel point il est vexant de se trouver en face d’un homme qui se complait dans des politesses et dans une indifférence insultante ? Je n’aime guère être le sujet d’une farce »

Elle avait été honnête et n’avait ni fait de détour, ni fioritures. Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être franche et directe. Elle venait d’avouer avoir été attirée par lui, et surtout, d’avouer sa fierté et son orgueil. Mais elle ne ferait pas d’excuses, ça, non.

La jeune femme recracha sensuellement la fumée de sa bouche, le regardant aller vers la fenêtre, près d’elle. La lumière joua sur les muscles de son torse, et elle sentit une bouffée de chaleur monter en elle. Elle le désirait. Et cela l’énerva encore plus, car elle n’était pas sure de pouvoir résister.

La déclaration de Cyprien la surprit du tout au tout. On ne lui avait jamais dit, qu’elle était belle lorsqu’elle était en colère. Mais on lui avait déjà dit qu’elle était belle. Cependant, le fait que ces mots sortent de la bouche du jeune homme la troublèrent trop. Elle se racla la gorge et se leva pour se servir un troisième verre de rhum.

« La flatterie n’a plus d’effet sur moi en cet instant »déclara t-elle avec un regard détourné.

Elle soupira, les mains tremblantes. Cette soudaine spontanéité, cet aveux innatendu la laissa rêveuse et pantelante.

«Et si vous me disiez vraiment pourquoi nous nous trouvons ici tous les deux ? A quoi cela rime t-il si vous ne voulez pas de moi ? » lâcha t-elle, lui tournant le dos pour ne pas le regarder en face.

Cyprien soupira, c'est vrai qu'il avait peut être un peu abusé de l'indifférence...Mais qu'il ne la désirait pas ça en revanche c'était faux, il ne le montrait pas c'était tout autre chose. Il nota que Rose avait été sincère, comme quoi la colère n'avait pas toujours que des effets néfastes.
La jeune femme avait le mérite d'être franche et il le serait aussi.
"Je comprends que j'ai pu vous vexer." répondit-il simplement.

Il regarda sa chemise d'un air dubitatif, à présent elle était mouillée et froissée...Il l'a posa a plat sur le rebord de la fenêtre. Son pantalon aussi était mouillé, moins certe mais mouillé quand même mais il n'irait pas jusqu'à l'enlever.
Rose avait du être un peu surprise par les propos de Cyprien, il avait remarqué qu'elle avait la manie de se racler la gorge quand une situation la mettait plus ou moins dans l'embarras.
"Ce n'était pas une flatterie, seulement une observation." déclara t-il en regardant par la fenêtre, un peu songeur.
Elle lui posa alors la question fatidique, pourquoi étaient ils là tout les deux? Elle sous entendit qu'il ne voulait pas d'elle, sur ce point elle se trompait mais allait il le lui dire? le lui prouver? ou la laisser sur son idée?

Cyprien regarda dans sa direction, il était peut être nécessaire à présent de cesser de jouer. Il s'avança jusque derrière elle et lui prit le verre de rhum qu'elle s'était servie, des mains, il le bu d'une traite et reposa le verre sur la table. Il s'appuya d'une main sur la table.
"En fait...Ce jeu est stupide, un peu comme celui qui en ai le responsable..." Disant cela il fesait réference à ce qu'elle avait déclaré quelques instants plus tôt, il continua sur le même ton calme et sérieux "J'ai quelque chose à vous proposer."

Il se pencha au dessus de son épaule et déposa un baiser dans son cou.

Rose le laissa lui prendre le verre des mains. Souhaitait-il boire pour se donner du courage ? Etait-elle donc si rebutante, à ses yeux ?
Elle sentit la chaleur de son corps derrière elle, et elle frissonna de tout son être avec un léger sourire.

« Une proposition ? » répéta t-elle, pensive, les regard perdu dans le vide.

Lorsque Cyprien lui déposa un sensuel baiser dans le cou, elle faillit perdre ses moyens, électrisée par ce contact qu’elle avait tant désiré depuis qu’elle l’avait vu. Elle pencha la tête pour lui offrir sa gorge, ses cheveux sombres rabattus sur son épaule.

« Je crois que je pourrais m’en accommoder… » murmura t-elle en se tournant enfin vers lui, ses grands yeux bleu-gris qui brillaient de désir.

Elle caressa avec ses ongles le bras nu de Cyprien.

« Vous n’avez pas froid ? » demanda t-elle en se collant à lui.

La jeune femme connaissait un agréable moyen pour le réchauffer, mais elle devait encore attendre de savoir s’il allait aller plus loin ou non. Elle ne voulait pas essuyer un troisième échec. Elle demeurait prudente.